Aïn Sefra et Isabelle Eberhardt
Aïn Sefra est situé à 1070m; d'altitude,au pied de deux massifs,le djebel Aïssa(2256m. Aïssa veut dire jésus en arabe......qui peut l'expliquer?)au nord et le Mekter au sud dont le point culminant est le Ras Chergui(sommet oriental)à 2061 m.
En avant de cette montagne,s'étend une ligne de dunes de 15 à 20 km de long.C'est de là que partit Lyautey en 1803,pour pacifier le sud Oranais.
Prés de la gare,se trouvait le village européen et de l'autre côté de l'oued Breijd,le quartier militaire(la redoute).Au sud ouest de la localité,le village indigène ,en fait un ksar.Le village européen fut dévasté le 21 octobre 1904,par les eaux.
Parmi les nombreuses victimes,se trouvait Isabelle Eberhardt,écrivaine orentaliste(1877-1904).Née en suisse mais d'origine russe,elle fut très sensible à la nature algérienne et se convertit à l'Islam.
Elle entend parler pour la première fois de l'Algérie par ses demis-frères engagés dans la légion militaire. Quand, à 20 ans, elle accompagne sa mère souhaitant se rapprocher de l'un de ses fils, elle découvre un pays, une culture, une religion qui vont l'imprégner totalement. Elle est fascinée par l'Islam et va recevoir la révélation comme une explosion en elle. « Je sentis une exaltation sans nom emporter mon âme vers les régions ignorées de l'extase ». Elle trouve son inspiration dans les médersas et les mosquées. Elle revendique seulement la liberté de se convertir à l'islam, d'aimer un peuple et un pays - l'Algérie - d'y vivre fièrement : «Nomade j'étais, quand toute petite je rêvais en regardant les routes, nomade je resterais toute ma vie, amoureuse des horizons changeants, des lointains encore inexplorés.»Isabelle Eberhardt.
Le 7 juin 1901,elle écrivait ces quelques lignes au directeur de la Dépèche Algérienne:
« Non, Monsieur le directeur, je ne suis pas une politicienne, je ne suis l’agent d’aucun parti, car pour moi, ils ont tous également tort de se démener comme ils le font, je ne suis qu’une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde civilisé, de la vie libre et nomade pour essayer ensuite de dire ce qu ‘elle a vu et, peut être, de communiquer à quelques uns le frisson mélancolique et charmé qu’elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara…Voilà tout (…)
Isabelle EBERHARD
C’est en septembre 1903 qu’Isabelle vint dans cette région en tant que journaliste d’El-Akhbar et de la Dépêche algérienne, quelques jours seulement avant que Lyautey ne devienne général de la subdivision de Aïn Sefra. De septembre à début décembre, elle visite la région et écrit des articles sur Aïn Sefra, Moghrar, Hadjerat Lemguil, Djenien-Bourezg, Zoubia, Béni-Ounif, Djenan Dar, Figuig
La jeune fille russe, née en février 1877 en Suisse, est décédée le 21 octobre 1904, dans l’inondation de Oued Sefra, et enterrée selon les coutumes musulmanes au cimetière musulman Sidi-Boudjemâa à Aïn Sefra. Elle fut le premier écrivain maghrébin d’expression française et premier journaliste dans la région du Sud oranais.
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Oeuvres principales :