Tabacs en Algerie-''La Chemma''
Boite 2010(Sifaco) Première boîte (Constantine)
''La Chemma''
La chemma, c’est un vrai roman d’amour, une leçon d’économie capitalistique. Son histoire est intimement liée au capitalisme patrimonial algérien avant de relever d’un monopole étatique une fois l’indépendance acquise. Son destin était alors accordé à celui de la bourgeoisie traditionnelle, précisément à deux grandes familles de l’est algérien, les Bentchicou (Bentchikou)et les Benmalti. Ces deux familles eurent le nez creux en pensant à transformer les feuilles de tabac à chiquer. Les Bentchicou créeront même le fameux label makla, littéralement, la nourriture, la bouffe. Ce label sera repris par la Société nationale de tabac et allumettes (SNTA), monopole d’Etat qui le commercialisera sous les noms de Makla El Hilal et Makla Nedjma. L’étoile et le croissant, signes distinctifs, seront affectés au tabac à chiquer et au tabac à priser. Plus tard, la famille Bentchicou fera un bras d’honneur à la SNTA en reprenant le label et en le faisant fructifier chez les Belges. Pour le plus grand bonheur des chiqueurs immigrés et de leurs compatriotes restés au pays,
les héritiers Bentchicou commercialisent 3 qabssa, des boites rondes portant les noms exotiques de Makla Ifrikia, Makla el Kantara et Makla El Hilal.
Source: La Tribune Online - Un amour de chique!
Usine Bentchikou à Constantine
Voir documents publiés lors de la mise en vente:
"BENTCHIKOU"
Ce nom évoque l’une des rares réussites industrielles autochtones de l’Algérie sous tutelle coloniale.
Qui est Abdelmadjid BENTCHIKOU? Un petit homme par la taille, mais tellement grand par son charisme et sa générosité.Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille, mais grâce à sa détermination, son esprit créatif, son dynamisme et son activité inlassable, il réussit à traverser bien des épreuves tant morales que physiques.
L’histoire de « SIFACO » débute par son grand rêve de recréer une usine de tabacs. Recréer, puisque son grand-père l’avait lui-même fondée à Constantine en 1865.Lui et son père Ali BENTCHIKOU gèrent tous deux cette fabrique jusqu’en 1963, époque à laquelle la politique algérienne veut que l’entreprise familiale soit nationalisée.
Monsieur BENTCHIKOU collabore à cette nationalisation et occupe le poste de Directeur Général de la SNTA (Société Nationale des Tabacs et Allumettes).
Jusqu’en 1979, il se met au service de l’Etat. Les perspectives d’exercer convenablement sa tâche deviennent de plus en plus astreignantes et aléatoires sur tous les plans. La législation mise en place au niveau de l’économie met les gestionnaires dans une situation impossible et dangereuse.Il décide donc de quitter l’Algérie pour s’établir en France, sans fonds, mais avec une grande expérience des affaires et surtout une maîtrise incomparable dans la fabrication du tabac à mâcher et à priser.
Il fait alors la connaissance de son compagnon de route, Monsieur Henri PARISOT, qui nous a malheureusement quitté le 4 juillet 2000. Ces deux grands hommes associent leurs idées et leur savoir-faire pour créer SIFACO.Mais où allait-on installer SIFACO ? En France ? Pas question, la SEITA bénéficie d’un monopole. Il reste la Suisse, l’Allemagne et la Belgique. Finalement, c’est ce dernier pays qui offre les meilleures conditions d’accueil pour le local et le financement des investissements.La machine est en route, en août 1979, la société SIFACO France, qui sera chargée de la prospection du marché est fondée. Monsieur Henri PARISOT, Président Directeur Général, en tiendra le gouvernail. En septembre de la même année, la société SIFACO BENELUX voit le jour à Manage et les opérations d’investissement démarrent.En juin, moins d’une année plus tard, la première boîte de tabac à mâcher « MAKLA » sort de l’usine et par à la conquête du marché français. Le succès est fulgurant.
Deux facteurs essentiels expliquent cette réussite. D’abord le choix du créneau. En effet, une clientèle potentielle de Maghrébins, surtout algériens, existe en Europe et notamment en France. Ensuite, le savoir-faire familial, hérité de père en fils, qui a fait des BENTCHIKOU une véritable institution dans le domaine du tabac à mâcher et à priser.
Très vite, il réussit à rétablir la primauté du produit BENTCHIKOU dans le domaine du tabac. Un label contre lequel beaucoup se sont cassé les dents.
On ne peut pas parler de Monsieur BENTCHIKOU sans évoquer sa passion pour le cheval et plus précisément le pur-sang arabe. Il est resté très attaché aux traditions. Son grand-père paternel possédait une fabrique de tabac et son grand-père maternel dirigeait une exploitation agricole. C’est ainsi qu’après avoir mené sa manufacture de tabacs, il décide de réaliser un haras de chevaux pur-sang arabes. Comme pour le reste, il y met toute son énergie.
voir:
http://www.arabianflashlights.com/Features/Feature2008-01_ASH_slideshow.html
http://www.arabianessence.com/farm-directory/farms/arabian-sun-horses/c_19_576.html
Monsieur BENTCHIKOU ne peut s’arrêter en si bon chemin, il veut réimplanter une fabrique de tabac en Algérie et bon pied, bon œil, il reprend son bâton de pèlerin.
Le 6 juin 2005, ce grand Monsieur nous a quitté en nous laissant un important patrimoine industriel et surtout l’image d’un homme empreint de courage, de persévérance et d’humanisme.
Merci à vous Si Madjid.
Source: SIFACO
Le dépot de la rue Auber,à Alger existe toujours en 2010,comme l'atteste cette photo prise par une compatriote:
Photos vitrines (cliquer pour agrandir)
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