Le plan Simoun
Mai-Juin 1962..la "rafle" des jeunes pieds noirs afin d'éviter qu'ils ne rejoignent l'OAS...
Le plan Simoun, une incorporation stratégique
11 mai 1962 : Christian Fouchet annonce 6 nouvelles mesures. On lit dans le Figaro du 13 mai:
1. Les gendarmes mobiles «entrent» dans les commissariats. Les policiers musulmans, auxiliaires temporaires de la police, vont prendre place dans Alger dès la mi-mai. ils seront dans un premier temps 1200 à 1500 puis 2000 et seront encadrés par des gendarmes qui d'ores et déjà ont pris position dans quatre commissariats d'arrondissement d'Alger. Au total, huit commissariats d'Alger seront ainsi «tenus» par des gendarmes mobiles et les policiers musulmans qui poursuivront «en équipe» la lutte anti-terroriste.
2. Expulsion de 50 algérois dont 18 sont déjà «partis» en métropole.
3.Troisième mesure, en cours d'exécution, la «révocation» de fonctionnaires : le haut-commissaire demande aux préfets des 15 départements d'Algérie de lui signaler les défaillances des serviteurs de l'Etat afin que des sanctions soient prises à leur encontre.
4. Internement de personnalités algéroises et oranaises : ecclésiastiques, médecins, syndicalistes, chefs d'entreprise, etc...
5. Dissolution de l'AGE, Association Générale des Etudiants. En outre, un communiqué annonce des expulsions et des internements pour plusieurs animateurs de l'AGE.
6. La sixième mesure annoncée par Christian Fouchet nous intéresse particulièrement. Elle concerne l'appel sous les drapeaux des «jeunes européens de 19 ans».
Le haut-commissaire demande (et obtiendra) qu'une ordonnance gouvernementale soit prise pour lui permettre, à sa discrétion, de faire incorporer sous les drapeaux, à partir de 19 ans, tous les jeunes européens qui n'auraient pas effectué leur service militaire, y compris ceux qui bénéficient d'un sursis pour terminer leurs études.
Cette mesure a été demandée, précise l'article, pour contrecarrer le recrutement des «tueurs de l'OAS» parmi la jeunesse d'Alger et d'Oran.
Ainsi donc, après l'Armée, la Police, l'Administration et le Clergé, c'est le tissu social, les, familles, qui sont l'objet des attentions du pouvoir dans le but de fragiliser la résistance qui se destine à vouloir garder l'Algérie à la France.
La mise en place progressive des futurs maîtres de l'Algérie précédée de la Force Locale sera ainsi plus aisée.
Dans le journal «Le Monde» du 21 mai 1962 un article résume, en quelque sorte, une partie de la stratégie, sous le titre : «la lutte anti-OAS à Alger et Oran», il indique dans le même sous-titre que 6000 jeunes européens vont être incorporés dans la métropole.
Six compagnies de la Force Locale sont mises en place dans les deux villes.
Rocher-Noir précise en outre que la mesure qui est prévue pour les jeunes européens âgés de 19 ans touche également les sursitaires.
Cette décision deviendra en juin une opération de grande envergure connue sous le nom de code: PLAN SIMOUN.
Sources : http://www.cerclealgerianiste.fr/…/autou…/276-le-plan-simoun
http://babelouedstory.com/thema_l…/histoire/12036/12036.html
Voir aussi →https://rha.revues.org/7584