Edmond Brua et le Pataouète
Edmond Brua arborait une élégance rare qui exigeait toujours le nœud papillon comme sur cette photo.
Ce qui nous reste, en fait, de plus identifiable de notre passé en dehors de l'accent, c'est ce parler qui faisait sourire le visiteur, ce pataouète avec ses expressions imagées qui affleurent toujours avec plus ou moins de vigueur dans notre langage quelque 53 ans plus tard.
La Parodie du Cid » d'Edmond Brua, un fin lettré, bien connu, puisqu'il était rédacteur en chef du Journal d'Alger est un classique du "pataouète"
En savoir plus →http://www.bainsromains.com/PagesSensations/Pataouete.html
Portrait de famille par son fils →http://esmma.free.fr/mde4/brua/EdmondBrua.htm
La Parodie du Cid
Le Monologue de DODIEZE.
Qué rabbia ! Qué malheur ! Pourquoi qu’c’est qu’on vient vieux ?
Mieux qu’on m’aurait lévé d’un coup la vue des yeux !
Travailler quarante ans négociant des brochettes,
Que chez moi l’amateur toujours y s’les achète,
Pour oir un falampo qu’y me frappe en-dessur
A’c mon soufflet tout neuf, qu’il est mort, ça c’est sûr !
Ce bras, qu’il a tant fait le salut militaire,
Ce bras qu’il a lévé des sacs de pons de terre,
Ce bras, qu’il a gagné des tas de baroufas,
Ce bras, ce bras d’honneur, oilà qu’y fait tchoufa !
Moi, me manger des coups ? Alors, ça, c’est terribe !
Çuila qui me connaît y dit : "C’est pas possibe !
Gongormatz, à Dodièze, il y’a mis un taquet ?
Allez, va, va de là ! Ti’as lu ça dans Mickey ? "
Eh ben ! ouais, Gongormatz il a drobzé Dodièze ;
Il y a lévé l’HONNEUR, que c’est pir’ que le pèze.
Aousqu’il est le temps de quand j’étais costaud ?
O Fernand, je te rends ça qu’tu m’as fait cadeau !
(Il arrache sa décoration)
Je suis décommandeur du Nitram Ifrikate.
(Il essaie de se rechausser)
Et toi que ti’as rien fait, calamar de savate,
Au plus je t’arrégare, au plus je ois pas bien
Si ma main c’est mon pied ou mon pied c’est ma main….
Edmond BRUA
Les voeux de son fils Jean Brua sur Esmma.free.fr en 2016 ▼