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2 mars 2017

Jacques Soustelle académicien

Jacques Soustelle..

Un académicien lyonnais bien oublié (http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jacques-soustelle )

Soustelle

 

Haï au tout début de son arrivée à Alger, il fut dans un premier temps haï par la population algéroise. Il déplut ensuite fortement à De Gaulle qui fit tout pour l’évincer et le mettre au placard.

Pourtant, quand il quitta Alger, ce même peuple voulut l’empêcher de quitter cette terre, comprenant les grandes valeurs de cet Homme hors du commun qui fut adopté un peu tard par cette même population !

Si bon nombre de personnages illustres, hommes politiques, artistes, ou scientifiques traversent leur temps en laissant derrière eux une oeuvre, ou des qualités humaines telles que leur mémoire appartient désormais à la postérité, on ignore bien souvent le lieu qu'ils ont choisi pour dernière demeure, geste de discrétion ou d'ultime pudeur.

Ainsi, peu de gens savent que Jacques Soustelle est enterré dans le petit cimetière de Miribel, localité de l'Ain proche de Lyon, de même que sa femme et sa mère. Le douzième anniversaire de sa mort a donné lieu, le 6 août 2002, à une cérémonie du souvenir qui a rassemblé ses amis autour de sa tombe.

Né le 3 février 1912, à Montpellier, Jacques Soustelle fait ses études à Lyon. Reçu premier au concours de l'école normale supérieure en 1929, il est diplômé d'ethnologie en 1930, professeur agrégé de l'université en 1932 et docteur ès lettres en 1937. Il est chargé de plusieurs missions scientifiques au Mexique de 1932 à 1940. Il est nommé sous directeur du musée de l'homme, chargé de cours au Collège de France et à l'École Nationale de la France d'outre-mer. Il est également professeur à l'École des Hautes Études en sciences sociales à partir de 1951.

En janvier 1955, Pierre Mendés France, président du Conseil, le nomme Gouverneur Général de l'Algérie.

Dès son arrivée a Alger, en février 1955, Soustelle entame un voyage approfondi dans l'Aurès. Sa formation d'ethnologue et sa personnalité humaniste, l'amènent tout naturellement à rechercher le contact avec les populations, afin de saisir la réalité du terrain. Son constat est celui de la sous administration et de l'isolement de peuplades démunies. Immédiatement, il donne à l'armée une mission nouvelle : "la pacification".

"Instruire et construire, aider à vivre mieux, accélérer le mouvement de progrès déjà imprimé par la France à cette province qui lui est si chère, tels sont nos objectifs. Nous les atteindrons, s'il plaît à Dieu, par l'effort sans réserve, la concorde et la confiance de tous."

Il défend le concept de l'intégration de l'Algérie, dans le cadre d'un plan de réformes, concept, considéré par lui, plus réaliste que l'assimilation, car prenant en compte l'originalité et la spécificité de cette province.

L'assassinat de l'administrateur Maurice Dupuy et surtout l'affreux massacre des Européens de la mine d' El-Halia, le 20 août 55, crée chez Jacques Soustelle un choc profond qui lui fait désormais écarter tout dialogue avec des tueurs.

Ainsi, l'évolution rapide et brutale des évènements en Algérie fera de ce concept, une politique dépassée, bien que le 13 mai 58 en soit la résurgence. Cette démarche se solde par un échec et Robert Lacoste remplace Soustelle au poste de Gouverneur.

Accueilli avec suspicion par les Français d'Algérie, Jacques Soustelle évolue vers des conceptions "Algérie française". Ainsi, le 2 février 1956, lorsqu'il quitte Alger, il découvre qu'il est adulé par ces Pieds-Noirs, dont il a finalement conquis le cœur. Un foule innombrable l'accompagne jusqu'au port d'Alger. La communion avec ce peuple est totale. L'émotion est immense de part et d'autre.

"Vous m'avez apporté ce matin, à ma femme et à moi même, un témoignage inoubliable de confiance et d'affection. Nous l'avons reçu avec une émotion profonde, amis connus ou inconnus.......Je n'oublierai pas l'éclatante approbation que le peuple d'Alger a manifestée. Que tous maintenant, s'efforcent, comme je le souhaite ardemment, de travailler à l'union fraternelle de tous les Algériens. Merci encore fois, Vive l'Algérie Française !"

En 1958, il est ministre délégué auprès de Michel Debré, alors Premier Ministre. Partisan de la présence française en Algérie, il quitte le gouvernement en 1961. Il est poursuivi pour atteinte à la sécurité de l'état et passe huit années en exil. Amnistié en 1968, il rentre en France, à Lyon, et reprend une carrière politique en pointillé.

Heureux d'appartenir à l'Académie Française, à laquelle il fut élu en 1983, Jean Dutourd le reçoit sous la coupole le 24 mai 1984. Extrait de l'hommage qui lui fut rendu lors de son décès, le 6 août 1990 :

"Pour lui, qui était accoutumé aux haines politiques, cette unanimité amicale, dans laquelle il n'y avait pas de rancœur ni d'arrière pensée, a vraiment éclairé ses dernières années."

 a lire :JACQUES SOUSTELLE L'homme de l'intégration Alain Herbeth http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=47958

 

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M
Article prévu pour le prochain bulletin de la Mafa : <br /> <br /> « Jacques Soustelle, l’homme de l’intégration » par Alain Herbeth, L’Harmattan 2015 – 265 pages, 27€<br /> <br /> Alain Herbeth évoque les raisons de l’engagement pour l’Algérie française d’un homme au parcours universitaire, scientifique et politique exceptionnel. Un livre honnête et courageux qui présente un portrait sans complaisance du général De Gaulle, face à un Jacques Soustelle réhabilité : « Le rôle joué par Jacques Soustelle n'est pas celui que l'on décrit habituellement, et c'est là l'essentiel de mon propos ».<br /> <br /> <br /> <br /> Jacques Soustelle (1912-1990), nommé gouverneur général de l'Algérie par Pierre Mendès France pendant l'insurrection en 1955 a pour mission de réussir l'intégration de l'Algérie à la France et de donner aux habitants les mêmes droits et devoirs. L'ouvrage retrace les six années, de 1955 à 1961, qui ont changé sa vie et l'ont conduit jusque sur les routes de l'exil. <br /> <br /> Un homme calomnié.<br /> <br /> « Jacques Soustelle est un homme bien oublié », nous dit Alain Herbeth : « Il a été victime de toute une série de calomnies, de dénonciation, etc. Plus de 4 000 bouquins ont été écrits sur la guerre d’Algérie, tous issus de mémoires qui ne parviennent pas à se mettre d’accord. » Herbeth revient sur cette question essentielle : qu’est-ce que l’intégration ? « C’est la volonté, pour Soustelle, de faire en sorte que tous les citoyens - c'est-à-dire tous les habitants d’Algérie, qu’ils soient Français musulmans ou d’origine européenne – soient considérés comme des citoyens Français avec une égalité totale de droits et de devoir. C’est ça l’intégration ! C’est d’une certaine manière un concept assez moderne et qui résonne dans notre actualité ! » <br /> <br /> Soustelle est l’homme de l’intégration qui réussira à se faire accepter des « ultras » et adorer des foules algériennes de toutes origines. L’éclairage de 1940 est évoqué pour mieux mettre en relief l’esprit entier de cet homme : « Anti fasciste notoire avant 1939-40, il s’engage à Londres auprès de De Gaulle dont il sera un fidèle vingt ans durant, jusqu’au moment où il sera chassé par le général. »<br /> <br /> Nommé par Mendès France et Mitterrand.<br /> <br /> Une nomination mal perçue par les Pieds-Noirs les plus radicaux. Soustelle a l’image d’un libéral : « Il arrive dans l’indifférence générale en 1955. Il se bat et bâtit son projet d’intégration et à la fin de son mandat revient sur les bancs de l’Assemblée nationale (1956) faisant en sorte que le retour de De Gaulle soit effectif. Le 13 mai sera son triomphe d’une certaine manière et c’est le début d’une grande méprise : De Gaulle est appelé pour défendre l’Algérie française et rassurer les Pieds-Noirs ainsi que beaucoup de musulmans qui voulaient la stabilité et la paix et donc soutenaient De Gaulle. » On connaît la fin de l’histoire. Ce sera la volonté du général d’en finir avec le fardeau algérien : « Et la conséquence de cette politique sera tangible : un million de Pieds-noirs forcés de quitter leur terre avec une valise en carton et d’aller sur les rives de la Méditerranée françaises où ils ne seront pas bien accueillis, c’est le moins qu’on puisse dire ! »<br /> <br /> La fin du combat.<br /> <br /> Le combat de Jacques Soustelle s’achève là. Il partira en exil en 1961 après le putsch des généraux « dont il n’est pas responsable, et il n’est aucunement dirigeant de quelque espèce que ce soit de regroupement international », précise Alain Herbeth. Jacques Soustelle prend de la distance. Il témoigne pour l’histoire. Il reviendra en 1968 « non pas grâce à l’amnistie mais tout simplement parce que le dossier judiciaire monté contre lui n’a pas eu de suite. Il bénéficie d’un non lieu et il rentre. » Alain Herbeth conclut : « L'intégration, ce mot lâché en 1955, résonne aujourd'hui avec l'actualité que nous vivons, notamment la place de l'Islam dans la République ».
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  • ce blog est dédié à ma marraine Renée,décédée à l'age de 23 ans ,qui repose au cimetière d'hussein dey sur cette terre d'algérie ou je suis né.ce sera un lieu d'échange et de souvenir
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