Ras Acrata-La Madrague
Villa Jaubert en 2007
Villa Jaubert en 1960
La pointe de Ras Acrata
L e 15 aout approchant,des souvenirs s'éveillent et les jours heureux de mon enfance... à la Madrague,ressurgissent.En hommage à tous les résidents de Ras Acrata dans les années50,mes parents,bien sûr,les familles: Chef,Gaueo Brissonnière,Laquière,Roustan,Imbert
Lagrange,Expert,Jaubert,et ceux du port...Vitiello le pêcheur,la famille Anglade........voici un article émouvant que m'a adressé mon ami d'enfance(bien que plus agé que moi)Jean marc Chef dont la famille était un des piliers de ''la communauté'' de Ras Acrata.Cet article a aussi été publié ce mois ci dans ''mémoire vive'' organe du CDHA d'Aix en Provence.
Encore merci à toi,Jean Marc
''La bande à jean marc''
Le port
''La Madrague,plage d'alger et de la Mitidja''
La madrague,15 kms à l'ouest d'Alger,avant Sidi Ferruch.Petit port de pêche et grandes plages.Station balnéaires de la capitale et de la mitidja..Rochers de Schistes et mica-schistes brûlés par la violence du Soleil,falaises escarpées du cap Ras Acrata que parcourent d'étroits chemins aux après senteurs de sel et d'iode,piquetées de tamaris immortels dans leur maigreur tourmentée:de minces feuillages que l'on croirait tissages d'Arachnée,subissent avec indifférence,les assauts acharnés des vents d'est dominants,le''GREGAL'',étymologiquement''qui vient de Grèce'',depuis les corsaires des galères espagnoles du roi PhilippeIV.
Les maisons,les villas,les cabanons,les ruelles,avaient une origine antérieure à la Grande Guerre...et on les croyait de toujours..Les anciens de la Madrague n'étaient ils pas déjà septuagénaires et leurs enfants,heureux,insouciants,ne se pensaient- ils pas éternels dans ce décor que les Egéens leur auraient envié?
Le ''Petit Port'' de la Madrague qu'une large et lourde jetée protège mal des tempêtes de Nord Ouest,fréquentes et redoutables l'hiver,abrite,surtout l'été,un monde où se retrouvent,mélées,des populations de pêcheurs immigrés et d'éstivants de toutes origines sociales.La pêche en mer n'attirait pas les arabes,à l'opposé des Napolitains de deuxième ou troisième génération,Spécialistes de la pêche aux filets'' trois mailles'' et des Siciliens,grands connaisseurs en palangres.Dans cette foule du ''Petit Port'',baguenaudent,de troisième ou de quatrième génération,eux! Des'' Français de France'',des'' Français de souche'',disait-on,des émigrés de France,aurait-on pu dire...et des émigrés d'Espagne ou de Malte.Vacanciers de la Madrague,ces européens,souvent bons pêcheurs en mer ou pêcheurs du dimanche,viennent d'Alger,du Sahel ou de la plaine...
Belles élégantes et bourgeois d'allure apprétée,s'arsouillent sans danger-et à quai!-avec un petit peuple bruyant et heureux de les apostropher dans sa langue maternelle de l'italie sonore ,riche et familière!
A l'évidence,les uns et les autres ne s'habillaient pas chez les même tailleurs.Et pourtant,ils s'aimaient.
C'était ainsi,à la Madrague,que se menait la lutte des classes où la seule mort qui les menaçaient tous était la mort de rire!
Une mort dans les parfums mélés,à la fois légers et capiteux,de l'anisette et des charbons de bois pour carbonades de porc et brochettes de boeuf....Une ivresse?Plus qu'une ivresse.Une ivresse et une esthétique.
Sur le'' Petit Port'' de la Madrague,tous les jours,tous les soirs,on se disait que,décidément,on ne voulait pas voir Venise........
Jean marc Chef
Carte de stationnement ''Club Nautique de la Madrague''1958
Déja en 1934...▼