La culture assassinée...
70 ans ont passé!
"Plus vous voulez que les hommes exercent eux-mêmes une portion plus étendue de leurs droits, plus vous voulez, pour éloigner toute emprise du petit nombre, qu'une masse plus grande de citoyens puisse remplir un plus grand nombre de fonctions, plus aussi vous devez chercher à étendre l'instruction."(Nicolas de Condorcet)
Voir: MEMOIRE_SUR_L_INSTRUCTION_PUBLIQUE
Voir aussi: Lettre_aux_instituteurs__Jules_Ferry
Entre le 1er novembre 1954 et fin 1962, 76 instituteurs sont morts en Algérie!!!!! Guy Monnerot ,originaire de Limoges fut le premier.......
Ce lundi 1er novembre 1954 à 7 heures sur la route qui va de Biskra à Arris, un car avance lentement. La voie est étroite, sinueuse. Dans le car, des Musulmans et deux Européens. Un jeune garçon de 23 ans et son épouse de 21 ans, des nouveaux mariés, Guy et Jeanine Monnerot, instituteurs auxiliaires à Tiffeflel. Tous deux Limousins,en Algérie depuis trois semaines, ils ont profité du week-end pour visiter un peu la région. Le vieux car bringuebalant s’engage dans les gorges sauvages de Tighanimine… Guy Monnerot bavarde avec un personnage pittoresque dont l’élégance un peu voyante tranche avec la pauvreté des vêtements des autres passagers. Il porte un magnifique turban et un somptueux burnous. C’est Hadj Sadock, le Caïd de M’Chounèche, une petite localité des environs. Au kilomètre 77, la route qui surplombe le vide s’élargit, le chauffeur aperçoit un mince barrage de pierres au milieu du chemin. Au lieu d’accélérer et de bousculer le fragile obstacle, il stoppe. Un homme surgit à la portière, il est armé d’un vieux fusil allemand. L’homme somme le Caïd et les Monnerot de descendre du car. Une dizaine d’hommes entourent le car. Chihani Bachir, chef du groupe de rebelles, s’adresse au Caïd et lui demande s’il a reçu la proclamation du F.L.N. « de quel côté passes-tu ? Avec nous ou chez les Français ? » Hadj Sadok n’a qu’un rire méprisant pour ces « brigands » loqueteux, puis sèchement déclare : »Vous n’avez pas honte de vous attaquer à ces enfants…Ce sont des instituteurs, ils viennent pour nous aider… » Chihani Bachir marque le coup. Sadok, profitant d’un moment d’inattention, sort un pistolet de son baudrier de cuir rouge qu’il porte toujours caché sous sa gandoura. Sbaïhi Mohamed, l’un des hommes de Chihani, a surpris son geste. Il lâche une rafale de Sten en direction du Caïd. Le Caïd s’écroule atteint au ventre ; Guy Monnerot est touché à la poitrine et sa jeune épouse à la hanche. Les rebelles embarquent le corps de Hadj Sadok dans le car qui s’éloigne, laissant sur le bord de la route les jeunes gens moribonds. Une heure plus tard, l’ethnologue Jean Servier, le seul homme à n’avoir pas perdu la tête dans Arris encerclé, est mis au courant de l’attentat. Il accourt avec un vieux Dodge et deux maçons Italiens. Monnerot est déjà mort ; sa femme sera sauvée. Elle mourra, à 61 ans, peu de jours après le quarantième anniversaire du déclenchement de la guerre. (source:http://encyclopedie-afn)
Le corps de guy Monnerot fut rapatrié à Limoges où une cérémonie funèbre eut lieu le 29 novembre 1954. François Mitterand ,alors ministre de l'intérieur dans le gouvernement de Pierre Mendès France,adressa à son père ,le télegramme suivant:
''Dans l'épreuve qui vous frappe,je tiens à vous dire,tant en mon nom personnel qu'au nom du gouvernement,l'émotion qui nous étreint devant la mort si injuste de votre fils,au moment même où il se préparait à apporter aux jeunes Français d'Algérie,le témoignage de notre civilisation et de notre culture. Je m'incline devant votre douleur.''
En 2004,à l'occasion du cinquantenaire de sa mort,le nom de Guy Monnerot fut donné à une rue de Limoges ▼
Pdf→ Inauguration_allée_Monnerot
Voir aussi :http://www.histoire-en-questions.fr/guerre%20algerie/terreur-toussaint-monnerot.html
PDF ici : Couple_Monnerot_Algerie_1_11_1954
Certains polémiquent sur"les premiers morts de la guerre d'Algérie". Le couple Monnerot fut victime le matin du 1er Novembre,mais il est vrai que d'autres périrent la veille ,d'autres plus tôt ce jour là. .ce fut le cas de deux Français d'Algérie : un chauffeur de taxi de confession juive, Georges-Samuel Azoulay et Laurent François, libéré depuis 6 mois du service militaire.▼
Temoignage_REGIS_GUILLEM
Toutes les victimes de la Toussaint rouge,métroplolitains, pieds noirs ou musulmans, méritent de figurer dans la mémoire collective
voir Aussi:
Instituteurs_morts_en_Algérie