Algerazur

15 mai 2023

Canonisation de Charles de Foucauld -15 mai 2022

Le bienheureux Charles de Foucauld canonisé le 15 mai 2022

« Charles de Foucauld nous montre un chemin pour vivre l’Évangile aujourd’hui. Depuis plus d’un siècle, beaucoup ont été attirés par cet homme qui nous fait entrer dans l’intimité de son Bien-Aimé et nous pousse à reconnaître, en toute personne, un frère ou une sœur en humanité », écrivent les membres de la Famille Spirituelle Charles de Foucauld. « Le 13 novembre 2005, le jour-même de la béatification, des milliers de pèlerins se sont rassemblés autour de celui qu’on appelle souvent Frère Charles, le frère universel. Ils ont pu exprimer leur joie d’avoir choisi un guide que l’Église reconnaît. »

Vision du sahara au début du 20ème siècle

Jardins de Laghouat-1920

                                                                     Jardins de Laghouat-1920

Le desert....le Sahara

Deux mots autour desquels,se sont cristalisées tant de légendes et groupées tant de passions scientifiques ou politiques,sans que l'opinion publique soit encore bien éclairée par leur définition. " Pays du mirage " écrit M. Demontès,aussi bien pour les auteurs qui en ont disserté doctement,ou avec humour,que pour les touristes dont la curiosité s'est arrêtée à la visite de quelques oasis proches de Biskra.

Que savait on du Desert Algérien,au milieu du 19ème siècle?...Relisez telle page «d'un été au sahara»,écrite en 1853 à Laghouat ou l'auteur,les yeux tournés vers le sud,se perd en rêveries géographiques,imagine des villes mozabites «aussi grandes qu'Alger»,un archipel d'oasis merveilleusement arrosées et fertiles.....Ces rêveries furent celles de la génération des bacheliers du tout début du 20ème siècle.Maint poète leur préféra le Desert aride et inorganisé,pays de fantômes assoifés et de caravanes martyres....En 1925,Laghouat est tout ronronnant d'autocars,dont le moindre mécano a vu Ghardaia ou même Timimoun.

Une visite à Bou Saada,en mars ou avril 1925,laisse l'impression d'un merveilleux climat et donne une idée parfaite des plaines desertiques du sud.On ne peut y arriver qu'en automobile,aussi bien qu'à Laghouat.

-à propos de Laghouat,voir ces documents sur Giacomo Molinari ,architecte constructeur de la mosquée:

Voir ▼

Giacomo_Molinari___Laghouat

LA MOSCHEA MOLINARI A LAGHOUAT

La ville est entourée de 30 à 40000 palmiers et l'aspect qu'ils présentent,du minaret d'une des moquées, est celui d'une mer de verdure.

Enigme encore,cependant,pour la majorité des francais qui ne sait pas que,en 1886,un géographe allemand,Rohlfs,daignait concéder à la France ,le Sahara comme le prolongement logique de l'Algérie....

Source: livres(L'Algérie par Georges Rozet) et documents personnels« Charles de Foucauld nous montre un chemin pour vivre l’Évangile aujourd’hui. Depuis plus d’un siècle, beaucoup ont été attirés par cet homme qui nous fait entrer dans l’intimité de son Bien-Aimé et nous pousse à reconnaître, en toute personne, un frère ou une sœur en humanité », écrivent les membres de la Famille Spirituelle Charles de Foucauld. « Le 13 novembre 2005, le jour-même de la béatification, des milliers de pèlerins se sont rassemblés autour de celui qu’on appelle souvent Frère Charles, le frère universel. Ils ont pu exprimer leur joie d’avoir choisi un guide que l’Église reconnaît. »

Copie_de_p_re_De_Foucauld

Comment parler du Sahara sans avoir une pensée pour le père Charles De Foucauld

VoirBiographie_Charles_de_Foucauld

Les épisodes de sa vie : http://chapeletdesenfants.chez.com/frames/frame28.html

L'ermitage de Charles de Foucauld

                              L'ermitage du père De Foucauld

On ne peut qu’être frappé par l’itinéraire de cet homme. Un exemple de résilience après une enfance très éprouvée par les deuils. Une vie d’explorateur en Afrique et de défricheur. Une conversion qui bouleverse peu à peu sa vie, cet homme très volontaire apprenant – difficilement – à « lâcher prise » et à accueillir l’autre. Un prêtre en pays musulman, tout à tous, qui n’a jamais converti personne et dont la vie a une mystérieuse fécondité. Un frère universel pour tous ceux qu’il côtoie dans le désert. Un homme joyeux malgré la misère qu’il partage avec les Algériens de son village.

1914 ! La première guerre mondiale ! 1916, la situation s’aggrave. Le père Charles de Foucauld fait construire un petit fort pour protéger la population.(c'est là qu'il sera assassiné)▼

Charles de Foucauld-fortin 1

 

Voir : http://chapeletdesenfants.chez.com/frames/frame28.html

Charles de FOUCAULD repose depuis le 26 avril 1929 dans un tombeau à El-Goléa, appelé aujourd'hui El Méniaa.▼

tombe Charles de Foucauld-El Golea

Le pape François signe le 27 mai 2020 le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux, ouvrant la porte à une canonisation prévue le 15 mai 2022.

Voir : Charles de Foucauld - Wikipédia

 

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22 avril 2023

La fin du 1er REP-Régiment prestigieux

Nous n'avons rien oublié !

Avril 1961 - Il y a 58 ans, disparaissait, en Algérie, la plus prestigieuse unité de la Légion Étrangère !

Citation intégrale du texte rédigé par Joseph CASTANO
LA FIN DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES - 1er REP

Hommage à Hélie Denoix de Saint Marc


«L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus ‘abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout perdu. Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié »

(Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance. »)

22 Avril 1961

Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Hélie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.

Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la Légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.

Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre/» investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel *de la Chapelle*, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et son commandant, le cdt Cabiro, dès lors que son chef, le colonel Darmuzai était « déficient », les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et
Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-colonel Emery ! Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.

Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin et le 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot, le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Brechignac. A noter aussi le ralliement immédiat des *harkis* du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables.

Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de courageux officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs. Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles.
Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?

Fallait-il dans ce cas employer la force ? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française.

Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que la rébellion, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux, notamment le général Challe, avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le coeur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France n’ait jamais eus et tout un peuple crédule et soumis.

A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs
chefs gentils ».

25 Avril 1961

Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’ennemi, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.

Dès lors, le choc psychologique provoqué par la reddition du chef va être considérable. Dans des circonstances d’une telle intensité dramatique, la fermeté du commandement est la bouée qui retient les faibles et les indécis. Qu’elle vienne à couler et c’est le sauve-qui-peut. Remontent alors en surface les résidus de l’humanité : les attentistes, les lâches et les habiles ! Ah ! Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour sortir de leur prudence et prouver qu’ils méritent d’accéder au grade supérieur. Du coup, l’État retrouve pléiade de serviteurs zélés, moutons de Panurge revus et corrigés par l’Élysée, même si le grand cordon d’une légion d’honneur leur sert de collier.

C’est désormais la débandade ! Outre les officiers qui ont refusé de franchir le rubicond et qui louent désormais le Seigneur pour leur « bon choix », de nombreux officiers putschistes, sentant le vent tourner, se rallient au pouvoir. Les rats quittent le navire !...

Et ce fut la fin! Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Édith Piaf : « Non, rien de rien ! Non, je ne regrette rien » tandis que d’autres camions arrivaient maintenant, portant des soldats du contingent métropolitain qui chantaient, indifférents à la peine des uns et des autres : « Les Pieds-Noirs sont dans la merde » sur l’air des « gaulois sont dans la plaine ».

Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se conduire en Seigneurs,
même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu.
Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant :
« Non, rien de rien. Non, je ne regrette rien ! »

JE NE REGRETTE RIEN, ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié sauf leur honneur.

C’étaient des hommes vaincus – provisoirement -, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP - Bataillon Étranger de Parachutistes, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers !

Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et que représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Tous, à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !

Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le sobriquet fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !...

Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles en leur idéal et en leur parole.
C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes, également la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné.

C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers.
Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là, à quelques encablures, ses canons pointés vers eux.

Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…

La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore
et toujours : *Merci* ! Merci à « *ses* » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP !

Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.

Soudain, de la foule en larmes, surgit une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à leurs enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.

Gagnés par l’émotion et la rancoeur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! »
Des officiers pleuraient.

Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.

La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.

Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :

« Non, rien de rien, Non, je ne regrette rien… »

Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…

Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…

Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes
assistaient, la rage au coeur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 25ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !...

Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le BEP (Bataillon Étranger de Parachutistes), appellation originelle de l’unité, avait été deux fois sacrifié en Indochine. Une première fois au Tonkin où 17 légionnaires seulement revinrent d’une mission « suicide », puis à Diên Biên Phu où durant deux mois il connut le cauchemar que l’on sait. Sur le millier d’hommes qui reconstituèrent l’unité après leur premier sacrifice, moins d’une dizaine survécurent…

Reconstitué en 1955 pour les besoins de la guerre d’Algérie sous l’appellation de REP (Régiment Étranger de Parachutistes), il mit hors de combat 8000 « fells », récupéra plus de 5000 armes mais compta également 300 tués - dont le Colonel Jeanpierre - et 500 blessés.

Pour son seul séjour en Algérie, le 1er REP avait reçu pour ses légionnaires parachutistes, plus de trois mille citations. Son drapeau portait cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

Il était le premier régiment de choc de l’armée française. Premier par sa bravoure, premier par son sacrifice, premier par ses héros qui le composaient, premier par ses citations, douloureusement premier par le nombre de ses morts et premier dans le coeur des Pieds-Noirs.

De toute cette gloire, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs…

Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.

Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

Dans le bled - comme en Indochine - les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte,
les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin! la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !

Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la LIBERTÉ.
Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus», à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles - parfois durant de longues années - ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.

Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

José CASTANO

« J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se
sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre».
(Général De Pouilly)

Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.

La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le coeur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité.

Joseph Castano

les_adieux du 1er REP-1961

            Adieux du 1er REP sortant du camp de Zeralda

Populatio acclamant le 1er REP

            Population acclamant les Légionnaires

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14 avril 2023

Il y a 50 ans..Isidore Partouche et son premier casino

          L'extraordinaire aventure d'une famille de rapatriés
Groupe Partouche, une véritable et passionnante histoire familiale !
Partouche est un groupe familial de loisirs français propriétaire de 43 casinos, mais aussi de 13 hôtels.

isidore Partouche

La société a été fondée par Isidore Partouche, un commerçant né en 1930,à Trezel, en Algérie qui a été rapatrié en France en 1962 en France, au Touquet. 
Il tient rapidement une « baraque de divertissements » dotée d’une piste de karting. Isidore Partouche, anciennement radioélectricien concessionnaire de la société Philips, a alors choisi son domaine de prédilection pour sa vie française : le jeu.
Groupe Partouche, une histoire véritable et passionnante !
LE PREMIER CASINO PARTOUCHE SERA CELUI DE SAINT-AMAND-LES-EAUX
En 1973, le fondateur de ce qui allait devenir le groupe Partouche achète son premier casino, avec son établissement thermal et la source d’eau minérale, à Saint-Amand-les-Eaux, dans le nord.
Dès le début, cette aventure est familiale puisqu’il reprend l’établissement avec ses frères et sœurs. Ils parviennent tous ensemble à redresser financièrement ce casino.
Aujourd’hui encore, il demeure l’un des fleurons du groupe puisqu’il se situe à la 4ème place des casinos en France avec pas moins de 275 machines à sous et 55 millions d’euros de produit annuel.
En tous les cas, ce premier succès permet à Isidore Partouche de commencer à développer son empire.
LES PREMIERS CASINOS DE L’EMPIRE PARTOUCHE
Après sa réussite de Saint-Amand-les-Eaux, Isidore Partouche se lance dans l’acquisition d’autres casinos dans le Nord, au Touquet en 1976, à Forges-les-Eaux en 1986, à Dieppe en 1986 également puis à Vichy en 1989. Parallèlement, il lance aussi un casino à Calais en 1982.
À l’époque, pour garder ses casinos, il est obligé de vendre ses exploitations d’eau de source car la rentabilité de ces dernières, qui fonctionnent grâce aux seuls jeux traditionnels (jeux de roulette, blackjack etc.), n’est pas la panacée en termes de chiffre d’affaires.
Cependant, Isidore Partouche est convaincu que le secteur des jeux en France va évoluer législativement. C’est ainsi que lorsque les machines à sous font leur apparition dans tous les établissements de son groupe, le chiffre d’affaires et les bénéfices explosent.
LES ANNÉES 90 ET L’ENTRÉE EN BOURSE DU GROUPE PARTOUCHE
De 1991 à 1994, le groupe Partouche fait l’acquisition d’autres casinos, notamment dans le sud de la France à savoir à Juan-les-Pins, Aix-en-Provence, La Ciotat ou encore Palavas-les-Flots.
Le développement est tel qu’en 1995, Partouche devient le premier groupe de casinos à faire son entrée en Bourse. Il est introduit au second marché de la Bourse de Paris.
Le groupe Partouche commence alors à se diversifier avec l’acquisition et l’ouverture d’hôtels, notamment le Méridien-Garden Beach à Juan les Pins, le Hilton de la Cité internationale à Lyon, l’hôtel Aquabella à Aix-en-Provence, ou encore le Savoy (devenu le 3.14) à Cannes, mais aussi à se développer à l’international.
Cette croissance commence par la Belgique avec le casino de Knokke puis à Agadir au Maroc, en Tunisie, en Espagne, etc. C’est lors de ce développement à l’international que Partouche invente le concept de Pasino qui mêle centre d’animation et établissement de jeux de casino.
L’INNOVATION AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT DU GROUPE PARTOUCHE
Tout en continuant à acquérir et à ouvrir des établissements, le groupe Partouche s’attache à faire évoluer le secteur du jeu, notamment pour l’adapter à la consommation de masse.
Ainsi en 2005, Partouche Interactive est né. Il s’agit d’une filiale qui est consacrée aux nouvelles technologies, avec paris sportifs et jeux de casino en ligne comme celui ouvert récemment en Suisse.
Sous l’impulsion de Patrick, fils d’Isidore, le groupe Partouche a également joué les pionniers en introduisant le poker dans ses casinos, tournois et poker rooms.
L’image du groupe Partouche est cependant entachée par une affaire de blanchiment d’argent qui a abouti finalement à un non-lieu ainsi que par la rumeur qu’Isidore Partouche aurait bénéficié d’une influence occulte, rumeur dans laquelle circule des noms illustres tels que Roger Hanin, algérois lui aussi, beau-frère de François Mitterrand et actionnaire discret du groupe mais également Enrico Macias, membre de son conseil de surveillance.
Aujourd’hui le groupe Partouche reste un leader européen des jeux de casino avec 55 casinos en Europe, dont 47 en France avec un chiffre d’affaires de 183,6 millions d’euros pour le 1er semestre de l’année 2020, qui est pourtant marquée par un contexte sanitaire compliqué. En comparaison, au 1er semestre 2019, il était de 222 millions d’euros.
Isidore Partouche, président du groupe ad vitam aeternam, est toujours aux commandes du navire, épaulé par son fils, Patrick Partouche, président du directoire et d’une myriade d’oncles, de neveux et de cousins.
La saga Partouche continue donc de s’écrire en famille !
source : https://www.communique-presse-jeu.com/.../groupe.../
Photo :Casino d'Arcachon ▼

casino Partouche-Arcachon

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08 avril 2023

Le referendum du 8 avril 1962

 

affiche referendum 8 avril 1962

 

Le 14 juin  1960,Le général De gaulle avait dit : 

… toutes, oui toutes les tendances pourront prendre part aux débats qui fixeront les conditions du référendum, à la campagne auprès des électeurs et au contrôle du scrutin … (Allocution télévisée)

Mais.... Le référendum du 8 avril 1962, exclut les personnes vivant en Algérie, y compris militaires et fonctionnaires, pourtant les premiers intéressés, soit 5 millions de citoyens français, électeurs légalement inscrits, non consultés.
Il fallait approuver à tout prix et massivement, les accords d'Évian.

La question posée aux Français était : " Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant les accords à établir et les mesures à prendre au sujet de l'Algérie sur la base des déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 ? "

 C'est donc une abstention, blancs ou nuls frôlant les 8 millions d'électeurs et 1 809 074 de NON, pour 17 886 423 de OUI soit 64,8 %, des inscrits et 90,8 % des suffrages exprimés.
Malgré l'infernale propagande qui l'a accompagné et l'interdiction faites aux partisans de l'Algérie française de s'expliquer.
On ne retiendra que ce chiffre : 90,8%, en se gardant bien de préciser qu'il ne s'agissait que de la proportion de " OUI " des suffrages exprimés. C'est ce chiffre qu'aujourd'hui, encore, on peut lire et entendre dans tous les medias français et étrangers.
Le 8 avril 1962, ces 17 millions de français qui se sont exprimés représentaient 65 % des voix en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Exactement 64,77 %, ce qui est un score " honorable ". Il était inutile d'en rajouter.
Mais lorsqu'on aime le plébiscite, on ne compte pas…
Si l'on prend en compte les quelques 5 millions de personnes empéchés de s'exprimer, le pourcentage de OUI représente 54,8 des inscrits.

Source :http://exode1962.fr/exode1962/accords-evian/referendum080462.html

En savoir plus ici ▼

http://p8.storage.canalblog.com/80/34/281248/63537313.pdf

http://p3.storage.canalblog.com/36/68/281248/63538295.pdf

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19 mars 2023

Mémorial National des Francais Disparus

 Un abandon inexcusable

Une tache indélébile dans l'Histoire de France.....

Disparus d'Algérie

 

Télécharger la Plaquette du centre à Perpignan ▼

CDDFA_Plaquette_2018_compressed

 

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14 février 2023

St Valentin fêté grace à Gelase 1er, pape né en Algérie

              St Valentin  fête des amoureux

Gelase_1er_Timgad

La désormais célèbre fête des Amoureux a été instaurée pour lutter contre les restes de paganisme à Rome. La Saint-Valentin est l’idée d’un pape ,citoyen romain né en Algérie, Saint-Gelase 1er, qui a marqué l’histoire de l’Eglise catholique.

La Saint-Valentin, une fête kabyle ? Non, mais on la doit au Pape Gélase 1er, un pape citoyen romain né dans cette région d’Algérie. Il est l’un des trois papes africains qu’a connus l’Eglise catholique. Le Pape Gélase 1er devient, le 1er mars 492, le 48e successeur de Saint-Pierre (le 49e pape) après Felix III dont il rédigeait les documents ecclésiastiques. Son court règne de quatre ans demeure pourtant un tournant pour l’Eglise catholique, notamment parce qu’il rétablira l’autorité pontificale. « Il y a, auguste empereur, écrit-il à Anastase, empereur de Byzance, deux pouvoirs principaux pour régir le monde : l’autorité sainte des pontifes et la puissance royale. Et la charge des pontifes est d’autant plus pesante, qu’au jugement de Dieu, ils devront rendre des rois eux-mêmes ». [1]

La Saint-Valentin pour remplacer la fête païenne des Lupercales

Voir :

Les_lupercales

Voir aussi :  Luperques_et_lupercales

Théologien émérite, le pape Gelase 1er se montre ferme dans sa charge et par conséquent dans le gouvernement de l’Eglise. Il fait de la lutte contre toutes les formes de paganisme une priorité, surtout en fin de règne. Il interdit la célébration des fêtes Lupercales, une célébration païenne de l’Amour et de la fécondité placée sous l’égide du dieu Faunus Lupercus qui se déroulait le 15 février. « Autant qu’il dépend de moi, qu’aucun baptisé, qu’aucun chrétien ne célèbre ces fêtes, et que ne soit observé ce rit (sic) que par les païens seuls, auxquels il convient », écrivait alors le pape. Pour la mettre aux oubliettes, il aurait mis en exergue dès 495 la célébration de la Saint-Valentin le 14 février, en mémoire de trois martyrs de l’Eglise qui portent ce nom. Les martyrologes en font la mention seulement autour de l’an 498 et indique qu’un décret de Gelase 1er serait à l’origine de cette fête. Certaines sources évoquent aussi l’instauration de la Chandeleur, fête qui marque la présentation de l’enfant Jésus au temple et la purification de la Sainte Vierge. Gelase 1er faisait alors, semble-t-il, distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome. Quant à Saint-Valentin, il deviendra plus tard en 1496, sous le règne de pape Alexandre VI, le patron des amoureux.

Le pape Gelase 1er meurt le 19 novembre 496 et la Saint-Gelase est célébrée le 21 novembre.

Source :Afrik.com

voir aussi:▼

http://cite-du-vatican.over-blog.com/article-21-novembre-496-43875696.html

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03 février 2023

André Ravereau -architecte Limousin au M'ZAB

André RAVEREAU est un architecte français né à Limoges en 1919. Il cumule aujourd’hui une oeuvre construite et écrite qui est un manifeste en faveur d’une architecture « cohérente » et « située ». Il s’est beaucoup consacré à l’étude des architectures et cultures méditerranéennes, toujours dans le souci de comparer la pertinence du geste « savant » à celle du savoir-faire « vernaculaire ».

Elève d’Auguste PERRET à l’École des Beaux Arts de PARIS entre 1946 et 1950, André RAVEREAU reçoit l’enseignement rigoureux d’un « poète, qui parle et pense en construction ». En 1949, alors qu’il est encore étudiant, il se rend dans la vallée du M’ZAB en Algérie, qui lui dévoile la cohérence d’une architecture adaptée aux contraintes d’un milieu ; ce voyage lui inspirera une véritable « leçon d’architecture ». « Comme tout le monde, j’ai reçu la séduction de GHARDAÏA avant d’en faire l’analyse. On a l’intuition que les choses possèdent un équilibre que l’on appelle esthétique, et cela avant de savoir comment c’est, un équilibre […]. C’est l’analyse qui me l’a appris par la suite, j’ai vu dans le M’Zab à la fois la rigueur que j’aimais chez Perret, dont j’étais l’élève, et les formes exaltantes que l’on trouve chez Le CORBUSIER

En effet au Sud de l'Algérie, dans une oasis du désert cachée par les ergs, se nichent les cinq cités du M'ZAB: GHARDAIA, MELIKA, BENI-ISGUEN, BOUNOURA et EL ATTEUF, alignées le long du lit de l'oued. Chaque ville a ses maisons blanches serrées sur un monticule autour de sa mosquée avec à ses pieds, la palmeraie. Les Mozabites ont trouvé refuge dans ce désert fuyant jadis les envahisseurs arabes. Ils y ont développé une architecture simple et superbe, toute en courbes, trouvant naturellement la voie de la lumière et de l'ombre, du travail et de la détente. Quand l'architecte français André RAVEREAU découvre cette oasis de beauté, c'est le choc émotionnel et, par-delà, la conscience que cette architecture séculaire peut apporter à l'architecture contemporaine de nouvelles pratiques.

A GHARDAIA, RAVEREAU fonde l'« atelier du désert » qui verra se succéder des générations de jeunes architectes venus se confronter à cette gestion du territoire respectueuse du contexte naturel et des cultures locales. Un livre, « André RAVEREAU, l'atelier du désert », dirigé par Rémi BAUDOUÏ et Philippe POTIE (éditions Parenthèses), regroupe plusieurs articles sur l'oeuvre de cet architecte. Pour RAVEREAU, « l'architecture se devait de revenir aux sources de l'histoire pour mieux échapper à ses propres démons d'une modernité sans usage, sans présent ni futur». Là, dans le désert, il propose de «s'intéresser au lieu, aux traditions, au climat, pour inscrire le projet d'architecture dans l'épaisseur d'une culture, privilégiant l'enracinement dans le site ».

 

M'ZAB

 

La leçon du M'ZAB, c'est faire table rase de ses multiples préjugés pour se mettre à l'écoute des besoins, dans leur nudité originelle. L'architecture selon RAVEREAU était déjà écologiste et de développement durable avant que ces concepts ne fleurissent.

En 1965, André RAVEREAU est nommé architecte en chef des monuments historiques en Algérie, s’efforçant alors d’obtenir le classement de la vallée du M’ZAB en 1970 avant de créer à GHARDAÏA le premier atelier du ministère. En quelques années, la réputation de l’atelier dépasse les frontières et des étudiants de toutes origines viennent s’affronter à la leçon du désert, comme en écho des leçons du célèbre Construire avec le peuple d’Hassan FATHY.

En 2006, à 86 ans, il constate que l'environnement s'est à ce point dégradé qu'il devient difficile de bâtir encore à partir des solutions locales et séculaires. « Le M'Zab, nous dit-il, était traditionnellement protégé des moustiques et on pouvait l'été dormir sur les terrasses. Mais aujourd'hui, on a tant rejeté d'eau dans les nappes phréatiques que les moustiques sont venus. Il n'y a plus moyen de dormir sur les terrasses et les gens doivent installer un conditionnement d'air dans leurs chambres. On doit dorénavant construire des scaphandres pour habiter sur terre. A la Méditerranée, il y a tant de pollutions diverses, y compris sonore, que les modes de vie anciens ne sont plus possibles. On cherche à habiter sur la lune mais on ne sait plus habiter sur terre. Il faut absolument retrouver un art de vivre sur terre. Même le climat fout le camp, si important pourtant dans la manière de concevoir l'architecture, y compris le gothique du Sud qui n'a pas les verrières du Nord. Si j'ai un conseil à donner aux jeunes architectes, c'est de s'attaquer à la pollution et à tout ce qui détruit notre mode de vie. J'ai cru satisfaire un milieu physique par mon architecture mais ce dernier disparaît. Cette nature à qui j'ai tout dédié, il faut la préserver, c'est la leçon de ma vie.»

(http://www.lalibre.be/culture/arts/ravereau-l-architecte-du-desert-51b88d24e4b0de6db9ad5ca4)

En novembre 2012,L’ Algérie lui a rendu hommage et la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, lui a remis la médaille du mérite national au rang de « Achir » dans le cadre de la clôture du 1er festival international de promotion des architectures de terre « Archi’terre », en présence d’architectes ayant pris part à cette manifestation et des cadres du ministère de la Culture.

André Ravéreau est décédé le 12 octobre 2017 à Aubenas, dans le sud-est de la France. Il était âgé de 98 ans.

 

André Raveleau-médaille

(http://www.algerie1.com/magazine/larchitecte-francais-andre-ravereau-recoit-la-medaille-du-merite-national/)

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24 janvier 2023

Semaine des barricades-24 janvier au 1er fevrier 1960

 

Barricades 1960

Pour avoir, dans un journal allemand, pris ses distances avec la politique menée et déclaré notamment que "l’armée ne pouvait s’attendre à une telle attitude" de la part du chef de l’État, le général Massu, commandant du corps d’armée d’Alger, adulé dans la ville blanche pour y avoir brisé les réseaux terroristes en 1957, est rappelé à Paris. La nouvelle fait éclater une contestation qui grondait depuis des mois. Une grève générale est décrétée à Alger par les nationalistes les plus virulents, massivement soutenus par les Européens.

A l’issue d’une manifestation de soutien au général Massu, des barricades sont dressées. L’une d’elles est surmontée d’un drapeau français et d’une des banderoles de la manifestation : "Vive Massu !". Pour ériger des barricades et faire obstacle à l’avancée des forces de l’ordre, les manifestants utilisent les pavés prélevés sur place. Outre des civils, on repère - à leurs bérets noirs - de nombreux membres des Unités territoriales (UT), en uniforme. Ces unités armées, composées des réservistes d’Algérie et organisées par l’état-major afin d’assurer l’autodéfense des quartiers dans les premiers temps du conflit, se sont fortement mobilisées pour organiser les barricades et les camps retranchés. Ils forment un contingent non négligeable face aux forces de l’ordre.

Le premier soir, les affrontements avec les gendarmes font plus de vingt morts mais, les jours suivants, les fraternisations entre insurgés et parachutistes l’emportent. La situation est bloquée. Dans un discours renvoyant dos-à-dos les nationalistes du FLN et les organisateurs des barricades, accusés tous deux de rejeter sa politique, le général de Gaulle trouve la voie de l’apaisement en promettant surtout de s’en tenir à l’autodétermination. Les barricades sont levées. Mais les UT sont dissoutes et, quelques mois plus tard, le général Challe doit quitter son commandement.

Source : Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault, La guerre d’Algérie, la Documentation photographique, août 2001.

En savoir plus ici...https://books.openedition.org/psorbonne/1226?lang=fr

Voir aussi ..https://tenes.info/nostalgie/20JANVIER1960

Alger - janvier 1960 (AFP)

Drapeau barricade Alger 1960

Drapeau taché du sang d'Hernandez

Un an plus tard, le 22 avril 1961, les Algérois pourront de nouveau entendre l’ancien commandant en chef - lors du putsch d’Alger

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31 décembre 2022

Le Journal lumineux d'Alger

Le journal lunimeux avait été placé sur la facade d'un immeuble d'angle, au carrefour du boulevard Bugeaud, de la rue d'Isly et du boulevard Laférriere.

Journal Lumineux -Alger

Mis en service le 18 janvier 1930, son emplacement avait été judicieusement choisi,  car il donnait sur deux grandes artéres animées :
La rue d' Isly et le boulevard Laférriere.
Il faisait face aussi à une zone très dégagée.

  • Eteint pendant la guerre il fut remis en service le 31 décembre 1946

  •                        Extrait Echo d'Alger du 31 décembre 1946  ▼
  • extrait Echo d'Alger 31 décembre 1946

  • Ce recul important qui allait jusqu'à la rue Charles Péguy
    permettait aux passants de s'arrêter sans trop de gêne.

    Le texte défilait en boucle à partir de la tombée de la nuit.

    l donnait les nouvelles importantes presque instantanément.

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24 décembre 2022

Souviens toi des Noëls de là bas....

 

Noel de là bàs

 


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