Il y a 48 ans, la mort de Charles Savorgnan de Brazza ...
-Le
jeudi 8 novembre 1962,jour anniversaire du débarquement allié en
afrique du nord(Débarquement
américain en Algérie-1942 - Algerazur) Charles
Savorgnan de Brazza, dernier
fils du grand explorateur, s' écroulait dans le jardin de sa villa
" Dar et Sangha " sur les hauteurs d'Alger et expirait quelques instants plus tard dans les bras d'un voisin et ami
accouru, monsieur Petrus.-
Un
sombre mardi 13 novembre 1962…
L'Aurore
titra : " CHARLES SAVORGNAN DE BRAZZA EST MORT DE CHAGRIN A
ALGER. La France n'a rien fait pour sauver le musée de son père du
vandalisme et de la destruction. "
Quoi
d'étonnant à cela quand le même pouvoir ne sauvait même pas les
vivants…
Ultime avanie pour cette famille dévouée à un pays qui n'était
pourtant pas le sien de naissance… mais ces gens en avaient vu
d'autres… Pour
ses expéditions,son père Pierre Savorgnan de Brazza avait englouti toute sa fortune, et à sa
mort, déjà, les siens connurent les pires difficultés. La rente,
chichement attribuée par l'Etat, de dévaluation en dévaluation,
était devenue insignifiante. Une campagne de presse alerta
l'opinion. Alors on permit à sa femme, pour gagner sa vie, d'ouvrir
un bureau de tabac. Afin de signer l'engagement à ne pas frauder le
fisc…l'Administration, sans pudeur, l'obligea à se déplacer, à
ses frais, à Paris… Bien oubliée, l'épitaphe du cimetière Bru :
" La France pleura ce fils… " Oubliée l'épopée…
Une
épopée qui débuta, en 1869, par une supplique. A 17 ans, il prie
l'amiral de Montaignac, ami de la famille, qu'on l'accueille dans la
Marine Française. Il s'engage pour la guerre de 70, et après la
défaite, demande sa naturalisation. Il est obligé de recommencer à
zéro ses études, ses diplômes italiens non valables.
Profitant
d'un mouillage de sa frégate au Gabon, en 1874, dans l'embouchure de
l'Ogooué, il lance une reconnaissance en territoire mystérieux.
Tout commença… Le gouvernement français sourd à ses demandes,
ses sœurs sont obligés de puiser dans leurs économies pour acheter
les objets de troc… Et en huit ans, sans un coup de fusil, et par
le traité fameux passé avec le roi Makoko, la France gagne
2.500.000 km2 d'empire…
Postes,
hôpitaux, amorce d'économie, il organise tout. On veut le faire
gouverneur, il refuse et entame, au titre de commissaire général,
une lutte contre l'esclavage des Noirs, pratique traditionnelle
d'ethnies de la mer rouge. " Nous, la France, ne reconnaissons à
personne le droit de retenir un homme en esclavage. Celui qui touche
le mât du drapeau, est un homme libre. " Dans le même temps,
d'autres puissances européennes se taillaient aussi des empires,
mais par d'autres méthodes… Stanley d'Est en Ouest, sema la
terreur sur son passage. Brazza comprend alors la cause de coups de
feu essuyés sur la rivière Alima : on l'avait pris pour l'anglais…
Cependant, il arrive le premier sur le haut Congo. Et pour témoigner
son amitié à l'explorateur français, Makoko lui offre un bracelet
de cuivre. " Avec lui, partout sur mon territoire tu pourras
passer ." Mais sa santé ébranlée, par huit année
d'explorations épuisantes, il nomme un sergent sénégalais,
Malamine, responsable du poste qui deviendra Brazzaville… et part
pour Nice se soigner. Devenu trop gênant pour les intérêt qui se
mettent en place sans vergogne, il apprendra dans le Journal Officiel
son limogeage du poste de commissaire. Malamine, lui, refusera
d'amener les couleurs quand ordre lui fut donné de se retirer…
Encore malade, Brazza repartira s'opposer aux abus de
l'administration et des sociétés concessionnaires. Et c'est
mourrant qu'on le ramène à l'hôpital de Dakar où il s'éteint le
14 septembre1905. Au poignet, il portait le petit bracelet de cuivre,
gage d'amitié et de protection, du roi Makoko devant lequel à l'âge
de 23 ans, seul, nu-pieds, en haillons, le corps brûlé et fiévreux,
il se présenta au nom de la France.
Quelle
arme aviez-vous lui demanda Barrès ? " Une canne, je m'étais
blessé à la jambe…
Source:http://panorama.europa.free.fr
En
savoir plus:
Charles SAVORGNAN DE BRAZZA et le Musée BRAZZA d'Alger un article du CDHA
Biographie_Pierre_Savorgnan_de_Brazza_