Massacre d'Oran-5 juillet 1962
Message reçu d'un ami........."Honte à ceux qui "oublient".
Il y a aujourd'hui 57 ans, a Oran, dans une Algérie indépendante depuis trois jours ,a eu lieu une effroyable chasse a l'homme et un massacre de Pieds Noirs et de Musulmans pro-français . Les chiffres exacts du nombre de victimes sont difficiles a connaitre. L'estimation " haute " par des oranais présents ou justifiée par la colère a posteriori de la communauté PN a atteint 2 a 3000 morts et blessés.Elle est certainement au-dessus de la réalité. En s'appuyant sur des historiens serieux ,(mais parfois trop pondérés ,comme Jean Monneret ,ou le Général Maurice Faivre ,trés honnete et fiable),on peut penser qu'il y eut entre 5 et 700 morts ou disparus ,ce qui revient au meme,(Sauf qu'on ne peut qu'imaginer avec un frisson d'horreur le sort des personnes "enlevées" ce jour la.....) et plusieurs centaines de blessés. Essentiellement des Européens mais aussi des Musulmans qui avaient été du coté français. Abattus a coups de feu ou lynchés, égorgés,pendus a des crocs de bouchers,femmes violées puis éventrées etc....Une partie de ces actes furent commise par des hordes de civils qui se répandirent dans les quartiers européens ,mais une partie aussi par des militaires en uniforme de l'ALN.
A la suite des accords d'Evian du 19 mars la bataille avait été féroce entre l'OAS d'une part et l'Armée Française sous les ordres du Général Katz,soutenue par son allié,le FLN.
En nombre finalement assez faible et malgré le soutien de 95% de la population européenne l'OAS allait perdre,aprés de violents combats.
L'Armée et les Autorités(?)Civiles ,devant le début de l'exode massif des PN ( qu'inexplicablement le Gouvernement Français n'avait pas prévu) lança sur les ondes et par voie de tracts une campagne pour expliquer aux PN que leur sécurité était garantie par les accords d'Evian et.......par la présence résiduelle de l'Armée......
Or de Gaulle avait déclaré ,a l'issue du Conseil des Ministres du 24 mai 62 a son ministre Alain Peyrefitte (Qui l'a rapporté dans son livre "C'était de Gaulle") :"La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre aprés l'autodétermination". Et il avait donné aux exécutants de sa politique ,Ministres et Généraux ,des instructions dans ce sens.
La partie de ces hommes présente en Algérie en fut clairement divisée en deux : d'un coté les "Ponce Pilates " sans scrupules de conscience qui allaient se laver les mains de ce qui allait arriver ,associés aux gens d'extreme gauche que DG avait utilisés et aux gaullistes "féroces" ,outrés de ce que l'on ait osé "résister a Dieu "...(On peut y ajouter quelques naifs ,par exemples des "Chretiens de gauche" qui voulurent croire "aux hommes de bonne volonté du FLN,leurs amis ,qu'ils avaient aidés....)et de l'autre coté ceux qui s'étaient résignés a l'indépendance algerienne ou qui tout simplement ne haissaient pas suffisamment les PN pour les laisser massacrer, bref ceux qui sentaient venir les drames et le vivaient mal....
Il en résulta une invraisemblable confusion dans la politique menée sur le terrain dans cette periode clé de juin et juillet .
Clairement toutefois l'Armée reçut ordre de n'intervenir que pour se défendre si elle était attaquée , et a proximité de ses casernements ,dont elle devait sortir le moins possible Quelques Officiers ,de tous grades, outrepasserent ces ordres et intervinrent parfois pour sauver des personnes (Ils furent réprimandés par leur hiérarchie ,parfois séverement) Beaucoup ,alertés ,refuserent de bouger.
A Oran c'est ce qui se produisit.
Parmi ceux qui désobéirent aux ordres figura un lieutenant musulman de l'Armée , Rabah Kheliff. (Et quelques autres officiers d'autres unités)
Il a raconté quelques années plus tard sur France Culture: ( Je résume :"Ayant su que des PN et musulmans pro-français étaient ramassésdans Oran et sur les routes pour les executer au "Petit Lac" j'ai télephoné au Secteur ,le commandant adjoint du colonel m'a dit "Kheliff je comprends ce que vous ressentez,faites selon votre conscience,mais...attention! Je ne vous ai rien dit....." Alors avec la moitié de ma compagnie je suis allé devant l'ancienne prefecture ou j'aitrouvé ,en colonnes par trois ou quatre PLUSIEURS CENTAINES de femmes ,enfants et vieillards qu'on s'appretait a embarquer pour une destination inconnue ,sous la garde d'une section du FLN (Pas des civils incontrolés.....) Le prefet Algerien (FLN) était présent ,je l'ai menacé (Tout ça se passait sous son ses yeux....) et nous avons libéré ces gens".
Kheliff s'étant un peu éloigné fut blessé par des musumans déçus. Et il fut plus tard sanctionné par sa hiérarchie pour avoir agi sans ordre....
Voir lecture du témoignage du lieutenant Rabah Kheliff :Massacre d'Oran 1962 Rabah Kheliff - YouTube
Le général Katz (Gendarme) qui haissait les PN n'autorisa que trés tardivement des sorties des troupes,quand il était déja trop tard et probablement sous la pression d'officiers du secteur.Il tenta de falsifier son attitude plus tard dans un livre-plaidoyer truffé de mensonges que des historiens serieux ont mis en évidence(Monneret)
Les "historiens" de gauche ont eux aussi tenté de minimiser ou falsifier ces faits . (L'un d'eux ,C.R.Ageron a écrit que "les Européens et les Musulmans se sont entretués ce jour-la......!").
Aujourd'hui de nombreux PN, qui se souviennent ,comme moi ,ont attaché a leur balconun chiffon noir en signe de deuil jamais effacé.